Pour les Chinois, l’eau est le lien entre le ciel et la terre, la source unique de la vie.
Dans la conception chinoise, l’eau est Yin, tout comme le féminin, ce qui est souple, réceptif, passif, patient, capable de porter et de faire naître la vie. L’eau est la matrice originelle. Elle est une invitation à laisser « la raison de côté pour redécouvrir l’harmonie et les aspirations de notre cœur ».
Le caractère de l’eau 水 (shuǐ) est souvent utilisé comme composant graphique sous sa forme simplifiée氵qui évoque trois petites gouttelettes et représentait en graphie ancienne un cours d’eau. On retrouve ce composant dans dans les caractères de la mer 海, de la vague 浪, de la rivière 江, du lac 湖 mais aussi dans 汉 ( 漢 ) hàn, « Chinois » ou dans 法 fǎ, « Français »
Et comme ces trois petites gouttelettes pourraient être aussi trois grains de riz, je me suis intéressé à l’eau des rizières, célébrée comme force nourricière, à une période qui précède le repiquage et où les rizières n’ont pas encore été préparées pour la récolte suivante.
Les photos de cette série ont été prises fin mars 2019 lors de ballades dans les rizières de Tang’an, dans la région autonome du Guangxi. J’ai voulu saisir les couleurs et le graphisme particuliers et inhabituels des rizières et des panicules coupés en cette période.